Je veux bien que le business soit le business, mais bordel de merde, quand est-ce qu'on ouvre le transport ferroviaire de passagers à la concurrence ? Puisqu'on l'a fait pour le fret, peut-être pourrions-nous le faire pour les gens qui dépendent du train pour leurs déplacements personnels et professionnels ?
Vendredi soir, 18h40, TGV au départ de Montparnasse à destination de Tours. Billets commandés sur Internet le mercredi, soit deux jours plus tôt. Au grand dam de ma carte bleue, plus de places disponibles en seconde. Qu'à cela ne tienne : le lutin et moi voyagerons en première. Certes, le surcoût n'est pas négligeable, mais que ne ferions-nous pas pour la famille, n'est-ce pas ?
Las, c'était sans compter sur la SNCF et ses déplorables pratiques en matière de surbooking. Le surbooking, ou sur-réservation, est un phénomène bien connu des personnes qui voyagent en avion. Les transporteurs savent bien que toutes les personnes qui réservent un trajet ne se présenteront pas au départ. Afin de rentabiliser au maximum les vols ou les trains affrétés, ils choisissent donc de vendre plus de places que n'en compte réellement l'appareil, et distribuent les places des personnes qui se sont désistées à ces acquéreurs de places fictives.
Si le nombre de places fictives est inférieur ou égal au nombre de désistements, tout baigne : tout le monde a une place, et le transporteur optimise au poil le remplissage de son appareil. Mais si personne ne se désiste, les malheureux acquéreurs de places fictives se retrouvent le bec dans l'eau.
En matière d'avion, la loi prévoit une indemnisation des victimes de ce genre de pratiques. Mais pour le train, rien, nada, peau d'balle ! Les malheureux couillons qui paient rubis sur l'ongle pour une place assise se retrouvent comme des cons, entassés sur les plateformes qui séparent les différents wagons de la rame.
Revenons-en à vendredi soir. Evidemment, pas une place dans les deux rames attenantes. On a donc un train, trois mètres carrés, six cons, et un strapontin. Deux cadres, Blackberry et PC portable, deux voyageurs de commerce, un lutin et moi, fulminant. Adossé au logement à bagages, condamné à me tourner à chaque fois qu'un clampin décide d'aller passer un coup de fil ou d'aller pisser, alors que j'avais l'intention de bosser. Et croyez-moi, les Tourangeaux qui rentrent chez eux le vendredi soir ont l'air de putains d'incontinents camés au téléphone ! Se passe pas trois minutes sans qu'un type me passe devant, pressé d'aller faire sa petite affaire ou d'appeler Bobonne.
Le gazier qui a choisi de s'adosser à la porte des toilettes se lève une fois, deux fois, puis finit par rester debout, de dépit. Passe un malheureux contrôleur, qui ne trouve rien de mieux que de mettre à l'amende l'un des deux voyageurs de commerce pour billet non composté. Le comble, limite le gag, on cherche la caméra cachée. Et une volée de bois vert pour un cheminot qui n'est évidemment pas, tout le monde le reconnaît, responsable des pratiques commerciales de la société qui l'emploie.
Y'a des jours comme ca... tu te dis que le premier candidat qui propose de mettre fin au monopole de la SNCF en matière de transport de voyageurs, tu lui donnes ta voix sans réfléchir. Histoire que certains arrêtent de concevoir le mec qui prend le train comme une putain de vache à lait et lui confèrent enfin le statut qui est le sien : un client.
PS : je prends le train entre deux et dix fois par mois, pour faire court. Mon emploi du temps fait que je ne suis que rarement en mesure de prendre mes billets longtemps à l'avance. Sur les quelque quinze billets SNCF retrouvés chez moi ce soir, sept comportent la mention "place assise si disponibilité", alors que je paye à chaque fois le montant de la réservation. Je suis resté debout une partie du trajet pour quatre de ces billets. Encore, ceux-là étaient facturés au prix de la seconde classe. On veut bien être patient, mais vient un moment où la moutarde monte au nez...
1 De Titanus - 29/01/2007, 08:53
Ouis, eh bien vu comment fonctionne le train en angleterre: 5 changement de compagnies pour une heure trajet: Londres-Leeds- Vétusté de certaines lignes que le privé se charge bien de combattre efficacement, sécurité à la baisse depuis 10 ans.... Tarifs en nette inflation...
Non, non, la SNCF doit rester un service publc....
Et le choix du nucléaire - qui ne saurait supporter une révision à la baisse des normes de sécurité - suppose qu'EDF reste aussi un service public... Sinon Three Miles Island oyu Tchernobyl, c'est pour après-demain.
L'entente cordiale entre les opérateurs de téléphonie mobile montre aussi les limites d'un certain sens de la saine concurrence ...
2 De Yazerty.Net - 29/01/2007, 17:18
Surbooking SNCF
Je veux bien que le business soit le business, mais bordel de merde, quand est-ce qu'on ouvre le transport ferroviaire de passagers à la concurrence ? Puisqu'on l'a fait pour le fret, peut-être pourrions-nous le faire pour les gens qui dépendent......
3 De Bob - 29/01/2007, 20:57
Ce n'est ni parce que ça sucks en Angleterre, ni qu'il y a une entente entre les opérateurs de téléphonie (quel rapport avec le train ?), qu'on ne peut pas se donner les moyens de faire mieux en France. Le monopole d'une entreprise n'est jamais bon pour le consommateur.
4 De Gurney - 03/02/2007, 11:13
Comme d'habitude pour ce qui est de la privatisation du train passager, on sort l'exemple de l'Angleterre. Dommage ! Les difficultés anglaises ne sont en rien, strictement rien, dûes à la privatisation, mais au sous investissement qui dure depuis 20 ans, que la gestion soit publique ou privée, et qui a laissé des infrastructures complètement vétustes.
C'est pour ça qu'en France, l'infrastructure restera à l'État, via RFF, tandis que les fournisseurs d'un service transport et/ou fret (SNCF par exemple) viendront se greffer dessus.
Idem pour l'électricité, avec RTE. Rien n'empêchera, avec des sécurités et des contrôles suffisants, d'avoir des centrales nucléaires sous gestion privée. D'ailleurs, Tchenobyl était publique, quant à TMI, l'accident vient plus de défauts de conceptions et de procédures inadaptées plutôt que d'une erreur dûe à son gestionnaire privé.
Quant aux problèmes cités dans la téléphonie mobile, ils viennent plus d'un manque de concurrence (à cause du prix des licences, prix fixé par l'État), que d'autre chose. Rappelons nous les temps bénis du monopole de FT hein.
Bref. La concurrence, ça reste ce qui se fait de mieux, à condition d'avoir à coté un État fort, indépendant, qui contrôle, sanctionne, normalise, affecte des missions de services publiques.
Mais bon, tant qu'en France on ne continuera à jurer que par les entreprises publiques (i.e. qui se servent allègrement dans la poche des citoyens pour financer des avantages sociaux absoluments délirants et injustifiés, type dockers ou CE d'EDF) sans se soucier du but premier de ces entreprises, càd les missions de service public, ça n'avancera pas.
Autre exemple : la SNCM et le service public de continuité du territoire avec la corse. Entreprise moribonde, parasitée par des organisations qui se prétendent syndicales. La région Corse a été obligée d'affecter une mission de service public à Corsica Ferries pour compenser l'incapacité de la SNCM a assurer la sienne...
5 De MonOeil - 03/02/2007, 23:13
Le problème du service public, c'est que quand ça marche, que c'est commode et abordable y'en a pas assez.
Je connais des gars qui s'entassent par milliers dans des embouteillages sur des périph et des voies rapides qui n'en ont plus que le nom et qui subissent sans broncher intempéries et accidents.
Dans un sens, heureusement que le pétrole devient rare, ils arrêteront de voter pour des kms de plus et accepteront les investissements qui permettont de mieux les servir.: rames à 2 niveaux, signalisation plus performante. Pour l'heure la SNCF = 0 accident, environ 98% de trains à l'heure et une "empreinte environnement" modeste, et cerise! même debout Paris-StPierre des Corps en 55 mn par temps de brouillard!
Après, les bienfaits du libéralisme en GB, aux EU ça reste à démontrer et je pense qu'on a plus à gagner avec des services publics forts (regardez EDF, La Poste et les effets des desinvestissements rampants par temps de neige). Paradoxe, on écrit régulièrement que les anglais souhaitent venir s'établir en France notamment à cause de nos services publics. Vous seriez-vous trompés de pays?
Enfin, si la fibre démocratique vous titille, rien ne vous n'empêche de monter un comité, une association pour faire valoir ses griefs : mais faut arrêter Second Life, et créer/venir dans les associations, les bénévoles veillissent, les plus jeunes y sont les bienvenus.
6 De Onesque - 04/02/2007, 00:59
MonOeil : loin de moi l'idée de critiquer en bloc la SNCF. Prenant couramment le train, je lui suis largement reconnaissant d'exister. Je suis bien conscient que les TGV heure de pointe permettent de financer les lignes qui ne sont pas rentables, comme celles qui desservent les petites villes, et je souhaite que cette mission de service public perdure. Pour autant, elle n'a pas à traiter ses clients avec autant de désinvolture.
Titanus :à l'inverse, le marché de l'ADSL montre que le client peut profiter de la libre concurrence. Peu de pays peuvent se targuer d'avoir des forfaits triple play à 29,90 euros par mois. Pour des missions qui relèvent du service public, cette libre concurrence doit être fermement encadrée. Pourquoi ne pourrions-nous pas faire de même avec le train ?
Là dessus je rejoins l'avis de Gurney.
7 De L'ennemi numero 1 de la SNCF - 07/04/2007, 16:05
Je ne supporte plus la sncf. On parle de développement durable et de transport en commun comme solution, mais le prix, l'aimabilité du personnel et les arnaques multiples de cet organisme ne donnent vraiment pas envie de prendre le train. La chance de la SNCF est l'absence de concurance, et par conséquent, nous sommes condamnés à voyager avec elle. Vivement que ca change et qu'un concurant entraine la SNCF dans la faillite.
8 De macfiters - 22/10/2007, 11:11
tous des gros cons nantis avec juste l'embition d'en faire le moins possible
Je prend par obligation ces trains vetustes et sals pour le train de nuit ou tout fait du bruit , les controleurs sont abrutis les infos inexictantes
Il n' y a aucun respect des (clients) appelés usagés pour faire croire que nous sommes solidaires
9 De GUILLOTREAU - 23/11/2008, 17:35
Je viens d'être victime du même problème de sur-réservation avec voyage PARIS TOULOUSE en 2ème au prix d'une première. C'est fabuleux, la SNCF n'a pas honte, vivement sa privatisation.
10 De MARC - 01/01/2009, 20:53
Bravo pour la prose d'ONESQUE, comme c'est bien vu, avec juste ce qu'il faut de grossièreté pour cette saloperie qui prétend nous véhiculer dans des conditions autres que celle du bétail, et quelle gouaille pour décrire l'anecdote que tous ou presque avons vécu un jour ou l'autre;
je rappelle à ceux qui ne connaissent rien aux services publics, que la SNCF en est un, mais comme le rappellent certains, que les lignes rentables sont suivies, entretenues etc...quand les autres, celles qui alimentent le trou du cul départemental lambda sont largement abandonnées et ce .......depuis avant la deuxième guerre mondiale!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
c'est peu dire de la notion de "service public" affiché par LA SNCF, ne nous étonnons pas si elle se fout comme de l'an 40 ( tien, comme allusion !!) des passagers qu'elle transporte.
VIVE LE SERVICE PUBLIC
VIVENT LES CHEMINOTS QUI TRAVAILLENT DANS DES CONDITIONS TELLEMENT HARRASANTES QU'ILS N'ONT D'AUTRE ALTERNATIVE QUE DE FAIRE CHIER REGULIEREMENT LES USAGERS QUI, C'EST BIEN CONNU, EUX ,NE FOUTENT RIEN PUISQU'ILS N'ONT RIEN D'AUTRE A FAIRE QUE DE PRENDRE LE TRAIN.
VIVE LA CONCURRENCE AUX SERVICES PUBLICS
VIVENT LES USAGERS QUI ONT LE CRAN DE POUSSER DES COUPS DE GUEULE CONTRE LA SNCF
VIVE MA MOTO QUI M'A PERMIS DE ME LIBERER DU JOUG FERROVIAIRE
SALUT A TOUS
BONNE SANTE AUX USAGERS SNCF , ILS VONT EN AVOIR ENCORE BIEN BESOIN.
11 De Noximus - 24/11/2018, 11:07
Plus de dix ans après...
Mon cas, surbooking sur une réservation première classe. Je trouve ça inadmissible... Je lisais les commentaires et 10 après...
Déficit de la SNCF et SNCF réseau, le contribuable restent et restera celui qui paie , que cela soit public ou privée (un peu moins).
Ouverture a l a concurrence 2019-2020 , wait & see