Au CES, Google lève le voile sur ses nouvelles ambitions

GoogleLas Vegas, vendredi 6 janvier : après une semaine riche en rumeurs diverses et variées, Larry Page, co-fondateur de Google, monte à la tribune et dévoile les nouveaux projets du numéro un mondial des moteurs de recherche. Vidéo à la demande, diffusion de logiciels et partenariats pour le moins prestigieux sont de la partie. Une série d'annonces révélatrices des nouvelles ambitions du moteur de recherche, à qui "l'organisation de l'information mondiale" ne suffit décidément plus…

  • Vidéo à la demande : à chacun son prix !
  • Logiciels : lancement du Google Pack
  • Partenariats : Motorola, Intel, Dell

Vidéo à la demande : à chacun son prix !

L'on s'en doutait, Google l'a enfin fait : la branche vidéo de son moteur de recherche va s'enrichir d'une offre de vidéo à la demande, le Google Video Store. Les internautes américains pourront ainsi très bientôt télécharger à la demande certains des programmes de la chaîne CBS, 24 heures après leur diffusion, des clips Sony BMG ou des contenus émanant de la ligue de basket, la prestigieuse NBA.

Alors que les services existants, au premier rang desquels l'iTunes Music Store d'Apple fixent généralement un prix unique pour les téléchargements (par exemple, 1,99 dollars pour un épisode d'une série à succès), Google a choisi de laisser les fournisseurs de contenu fixer le prix de leurs offres et se contente de ponctionner 30 % des revenus générés. Ainsi, certaines conférences médicales de la NBA, réservées aux fanatiques du basket, pourraient être facturées plusieurs dizaines de dollars, alors que les séries TV devraient être commercialisées à moins de deux dollars l'épisode. Une façon intelligente de laisser les médias maîtres de leur business, tout en s'assurant de confortables rentrées d'argent.

Quelques restrictions toutefois : Google a choisi de mettre au point son propre système de protection contre la copie (les fameux DRM). Les amateurs devront donc utiliser le lecteur vidéo de Google et lire les vidéos tout en étant connecté au service. A l'heure des connexions large bande, ce système ne paraît guère problématique... sauf qu'implicitement, il interdit le transfert des vidéos sur les appareils mobiles. Notons toutefois que Google n'impose pas cette méthode de protection à ses fournisseurs de contenu et que le service devrait également proposer des vidéos gratuites.

En choisissant son propre système de DRM, Google ne risque-t-il pas de se fermer certaines portes ? A l'heure de la convergence des loisirs numériques, le moteur de recherche a tout intérêt à ce que le maximum d'appareils possible soit compatible avec son offre... D'autant que, sur ce secteur encore émergent, la concurrence est rude et que la manifeste arrogance dont Google fait preuve a de quoi agacer.

Logiciels : lancement du Google Pack

Google PackInciter l'utilisateur à installer un maximum d'applications Google sous couvert de lui "rendre l'usage d'un ordinateur plus fun, simple et performant" (et ainsi favoriser certains éditeurs avec lesquels il fait bon collaborer ?) : telle est, selon Marissa Mayer, vice présidente chargée des produits de recherche et de l'expérience utilisateur, la raison d'être du Google Pack.

Au programme, les incontournables made in Google : Google Toolbar, Picassa, Google Earth, Google Desktop, Google Talk, Google Screensaver Pack, ainsi qu'un certain nombre d'autres utilitaires : Ad-Aware SE Personal, Adobe Reader 7, GalleryPlayer HD Images, RealPlayer et Trillian et Norton antivirus SE en version d'essai. Egalement proposé, en option : le navigateur Firefox. L'on remarquera que nombre de ces logiciels constituent des alternatives aux produits estampillés Microsoft...

Partenariats : Motorola, Intel, Dell...

Alors que Yahoo! vient d'annoncer la sortie d'une application destinée à transposer ses services sur téléphone mobile, Google signe un partenariat avec Motorola, numéro deux mondial des fabricants de mobiles. Les téléphones de ce dernier devraient bientôt proposer en standard la recherche sur Google. Sur certains appareils, elle devrait même être accessible via une "touche Google".

Intel, qui compte bien imposer sa plate-forme multimédia ViiV au cœur des foyers, devrait par ailleurs y intégrer la solution Google Video, étendue de quelques services de recherche. Objectif : faire de Google le complément indispensable pour gérer, chercher et acheter ses vidéos en ligne.

Enfin, Google a conclu un accord avec Dell, premier assembleur mondial : ce dernier configurera le navigateur des PC qu'il vend pour que ce dernier s'ouvre directement sur la page d'accueil configurable du moteur de recherche. Cette dernière, déjà disponible, mixe les services de Google et ceux de Dell. Une façon de faire rentrer directement les nouveaux accédants à Internet dans la Googlesphère...

Google n'a décidément fini ni de fasciner, ni d'inquiéter ! Le moteur de recherche s'est fixé une ligne de conduite simple et diablement efficace : plutôt que de faire cavalier seul (finalement, pas de PC Google, pas de système d'exploitation home made, du moins pour le moment), il s'adjoint les services de firmes leaders sur leurs marchés respectifs, pour rendre inévitable le recours à ses services. Ainsi, il conforte son emprise sur le marché de la publicité en ligne, et trouve avec son service de vidéo à la demande un moyen d'enfin diversifier ses sources de revenus.

Les analystes de Piper Jaffray pronostiquent une action Google dépassant le cap des 600 dollars avant la fin de l'année, tandis que Pierre Chappaz, fondateur de Kelkoo, prédit qu'en 2006, la valorisation du moteur de recherche dépassera celle de Microsoft. Au vu de ce que vient d'annoncer Google, ils n'ont peut-être pas tout à fait tort...

Visionner la présentation de Larry Page

Ajouter un commentaire

Le code HTML est affiché comme du texte et les adresses web sont automatiquement transformées.

Haut de page