Du Chinon rosé ! Mais qu'aurait dit Rabelais ?

Bien avant que je baigne dans les ordinateurs portables et les histoires de brevets informatiques fut un temps où j'étudiais les Lettres dans une université du nom de François Rabelais. Tout le monde n'a pas la fibre littéraire, mais Rabelais est un auteur que tout le monde gagnerait à connaitre. Pas pour des aphorismes tels que le "Beuvez toujours, ne mourrez jamais" de Grangousier, non, encore que... mais plutôt parce que ce brave homme professait une morale que j'essaie de faire mienne aujourd'hui : "Fay ce que vouldras". Autrement dit, agis en ton âme et conscience et n'aie cure des donneurs de leçons, ce qui ne veut pas dire que tu dois te comporter comme le dernier des gougnafiers.

Découvert avec le Tiers Livre, entre deux des siestes que ne manquaient pas de susciter mes éminents maîtres de conférence, le père Rabelais s'est rappelé à mon bon souvenir lorsque j'ai découvert un concours lancé par le Syndicat des vins de Chinon pour promouvoir ses producteurs de rosé. Pour les ceusses qui ne sauraient pas, Rabelais est le grand maitre des vignerons du chinonnais puisqu'il est né là-bas, non loin de l'endroit où j'ai moi aussi vu le jour.

Chinon rosé

Le principe est simple : inscription, réception de deux bouteilles de Chinon rosé aux frais de la princesse, rédaction d'un billet sur le sujet, délibération du jury et éventuelle récompense. Dont acte, au moins pour le billet :). Bien que mon blog ne traite absolument pas de cuisine ou de bons vins, j'ai eu le plaisir de revoir très rapidement un colis en provenance de Chinon.

A vrai dire, la récompense m'importe peu, même si je ne cache pas que je me verrais bien endosser l'habit des Bons Entonneurs rabelaisiens (au passage, les mecs, on peut passer un deal : je refais votre site à l'oeil et vous payez en liquide). Non, ce billet est surtout motivé par le plaisir d'avoir pu déguster sans bourse délier deux petites bouteilles de rosé venues de mes contrées natales, dont la première fut partagée avec des collègues et la seconde dégustée en amoureux avec le Lutin.

En matière de pinard, mes fâcheux penchants m'entraineraient plutôt vers le vin rouge, mais je n'ai rien contre le rosé, particulièrement en été, et ces deux bouteilles du Domaine de l'Abbaye ont parfaitement rempli leur office pendant les quelques jours de beau temps dont la météo parisienne a bien voulu nous gratifier en cette fin de mois de juillet.

Loin de moi l'idée de me livrer à une critique en bonnet difforme de ce Chinon rosé, j'en serais bien incapable et rien ne m'agace plus que les faux oenologues qui se livrent à de douteuses considérations sur le terroir sans même apprécier ce qu'ils sont censés déguster. A défaut d'être un wineblogger, je peux tout de même donner mon avis de néophyte (et pourtant, ce n'est pas faute de faire honneur à la dive bouteille :)).

Tout d'abord, une belle robe, d'un rose orangé profond et évocateur. Vient ensuite une fragrance légèrement piquante, assez peu expressive. En bouche, il se révèle étonnament présent pour un vin que l'on suppose léger, et révèle immédiatement ses arômes. Fort heureusement, nous sommes loin de ces rosés sucrés et fruités à outrance, qui deviennent très vite écoeurants. Je serais bien en peine de détailler les saveurs qu'il véhicule, mais celles-ci m'évoquent plus un Vouvray demi-sec de bonne facture qu'un vin coupé au sirop comme on en rencontre trop souvent.

Finalement assez fort, peut-être parce qu'il accuse 12,5°, il accompagnerait sans doute très bien un repas d'été, à base de salades composées et de viandes blanches. Au final, une bonne surprise, surtout lorsqu'on sait qu'il ne coûte que cinq euros la bouteille.

Ajouter un commentaire

Le code HTML est affiché comme du texte et les adresses web sont automatiquement transformées.

Haut de page