Douze blogs, deux millions de Kangoo et une opé marketing

Kangoo renault

Pour célébrer la sortie du deux millionième exemplaire de sa Kangoo, Renault organise avec Buzz Paradise une opération de marketing viral. Pour alimenter le buzz et faire parler du site Kangoomania, lancé pour l’occasion, les deux partenaires ont mis en place une petite offensive de charme à l’attention d’une douzaine de bloggeurs. Bien qu’ en matière de blog, l’automobile soit le cadet de mes soucis, j’ai eu la surprise d’être retenu dans le cadre de cette opération qui comporte deux volets : un déjeuner à l’Atelier Renault des Champs-Elysées suivi d’une visite du Technocentre de Guyancourt, puis le prêt gratuit d’une Kangoo pendant une semaine. Intrigué, peut-être un brin flatté, j’ai accepté. Contrepartie, qui ne présente aucune obligation : parler de l’événement, et relayer le buzz. Je choisis de jouer le jeu.

En matière de bagnole, mes goûts m’entrainent pourtant très loin de la Kangoo. Lorsque celle-ci est sortie, aux alentours de 1997, j’avais une quinzaine d’années et le design introduit par Renault avec la Twingo puis la Kangoo me faisait doucement rigoler. Quand on se rêve au volant d’un monstrueux V8 à la ligne agressive comme une Mustang Shelby GT500, les yeux globuleux et la porte coulissante de la Kangoo ne suscitent guère de sympathie. Aujourd’hui, j’ai abandonné l’idée de faire importer à grands frais une américaine genre Mad Max, mais je suis pas encore entré dans le schéma chien/poussette/Kangoo.

C’est là que Renault intervient : contrairement à ce qu’on pourrait croire, la Kangoo est une voiture jeune, branchée, dynamique (voir la vidéo ci-dessous). Elle permet aux jeunes en vadrouille de partir camper à l’arrache ou d’emmener un barbecue, une sono et un hectolitre de bière pour aller passer une soirée dans les bois. Un schéma dans lequel je me retrouve, mais je risquerais de ramener le Kangoo prêté par Renault dans un triste état… On se contentera donc d’un week-end romantique avec le Lutin quelque part en Normandie.

Vendredi 1er mars, vers midi : arrivée à l’Atelier Renault, où l’équipe en charge de l’événement nous accueille avec une coupe de champagne, sous l’œil intrigué de quelques touristes qui photographient les quelques happy few dans l’espoir de ramener le cliché d’un pipole en goguette, et d’une équipe de la TV belge, qui nous suivra pendant toute la journée. Puis déjeuner sympa à l’étage où les bloggeurs, incorrigibles, dissertent de la fermeture des commentaires chez LLM, du marketing viral et des derniers événements blog auxquels ils se sont rendus. Amusante expérience pour moi, qui ne connais guère les bloggeurs dits influents que par leurs sites respectifs. Nous sommes douze, onze hommes et une femme.

atelier renault

13h30 : départ, en Kangoo svp, vers Guyancourt et le Technocentre Renault. Un immense complexe de 150 hectares dans lequel bossent 12.500 personnes, répartis dans trois batiments principaux aux noms évocateurs : l’Avancée, la Ruche et le Proto. A l’entrée, la sentence tombe, au grand dam des camés de l’image que sont les bloggeurs : pas d’APN, pas de vidéo, pas de téléphone portable. Le Technocentre, c’est un peu le Fort Knox de l’automobile française et les photos ne sont pas les bienvenues. Nous ne serons pourtant pas conduits dans les lieux les plus sensibles du site, mais qu’importe : dura lex, sed lex, nous fait comprendre la chargée de com’ des lieux.

Technocentre Renault Guyancourt

Suit une présentation des lieux par la dite chargée de com’. Très institutionnelle, slides à l’appui. Le Technocentre est une ville dans la ville, avec sa boulangerie, son salon de coiffure et bientôt son pressing. Il y fait bon vivre, nous dit-elle avec un petit sourire gêné, sa façon sans doute de répondre sans y toucher à l’affaire des trois suicides qui a récemment défrayé la chronique. Le sujet ne sera d’ailleurs plus abordé. Tout ce petit monde s’ébranle ensuite vers un atelier dans lequel quelques ingénieurs dissèquent les modèles de la concurrence afin de déceler les innovations ou les violations de brevet.

Puis retour dans la salle de conférence, où trois responsables du projet Kangoo reviennent sur la saga de cet « utilitaire familial » et expliquent qu’il a fallu repenser la voiture lorsqu’ils se sont rendus compte que 50% des exemplaires étaient vendus à des particuliers. S’en suit une petite discussion à bâtons rompus, avant que les bloggeurs ne regagnent leur pénates parisiennes dans les bouchons. Quatre d’entre eux repartent avec les voitures qui nous ont transportés toute la journée. Mon tour devrait venir fin mars, Cebit oblige, en admettant que je retrouve mon permis de conduire, mais ceci est une autre histoire…

proto kangoo

Alors, prostitué pour une Kangoo ? Déjeuner mis à part, on a l’impression d’avoir participé à une journée portes ouvertes chez Renault, avec des gens peut-être un peu plus disponibles qu’ils ne le sont en temps normal. Buzz Paradise a finement mené son opération : pas de bourrage de crâne, pas d’incitation outrancière à relayer l’opération sur nos blogs respectifs. Gilles Klein de Pointblog et PetitePoussiere ont également relaté la journée.

Malheureusement, pas de réponse à ce dilemme cornélien : quel est le sexe du Kangoo ?

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