Newsvine : entre agrégateur de news et journalisme participatif

Newsvine logoEntre Digg, Google News, Agoravox et peut-être Wikio, on trouve maintenant Newsvine, que j'ai rapidement testé ces derniers jours. Un portail d'actualité mêlant sources d'information institutionnelles (agences de presse, etc.) et contributions des internautes, qui peuvent se contenter de soumettre un lien ou rédiger leur propre publication. Les articles, identifiés par des catégories (tech, sports, eco, etc.) sont taggés (la fameuse folksonomie, succès illustré par Technorati, Flickr et consorts), notés et commentés par les lecteurs.

Chaque inscrit peut écrire sur Newsvine. Il dispose ensuite de sa propre page, sous la forme pseudo.newsvine.com, sur laquelle il retrouve ses articles et la liste des commentaires qu'il a pu laisser sur les autres. A terme, Newsvine envisage de placer des publicités sur ses pages et propose de rémunérer ses auteurs à hauteur de 90 % des revenus perçus.

newsvine onesque

Vous en conviendrez : a priori, Newsvine ne manque pas d'arguments pour convaincre. Pour l'instant, son principal défaut est probablement le fait qu'il se limite à la langue anglaise.

Pour le moment, on ne sait pas grand chose de Wikio, le projet d'agrégateur de news emmené par Pierre Chappaz. Le peu que l'on connaît fait diablement penser à Newsvine. En attendant l'ouverture de la bêta (Pierre, si tu me lis, sache que je trépigne d'impatience), jetons un oeil à l'initiative emmenée par Mike Davidson.

Tags Technorati : , ,

Dans Newsvine, les informations se partagent entre deux catégories :

  • Wire : actualité des sources dites "officielles". Pour le moment, les articles proviennent essentiellement de l'agence Associated Press
  • Vine : contenus proposés par les utilisateurs. Ceux-ci peuvent être un véritable article - une publication complète, ou un simple lien vers une autre page Web. Dans ce cas, on parle de Seed (graine, semence, en anglais).

Chaque article, Wire ou Vine, peut-être commenté (à la façon de ce que l'on trouve sur Agoravox) et noté (comme sur Digg : celui qui apprécie l'article incrémente un compteur). Le classement des informations sur la page d'accueil ou en tête de chaque rubrique, dépend à la fois de l'ordre chronologique et de la note globale décernée par les lecteurs. Les différentes pages d'entrée de chaque rubrique associent Wire et Vine. L'interface est fort réussie, très claire.

newsvine rédacteur

L'article ci-dessus, posté par un certain Simran, a ainsi reçu un vote favorable, et trois commentaires. Le bouton Start chatting amène directement à la zone de saisie d'un commentaire, alors que le point d'exclamation permet de signaler un abus. Ici, nous avons affaire à un article de type Seed : si l'on clique sur le bouton vert, on retrouve la page d'origine. Ici, il s'agit de Digg, où l'on peut déjà discuter autour d'une actualité. Pour un lien émanant d'un autre site, l'intérêt de Newsvine prend tout son sens.

La rédaction d'un article se fait très simplement. Seul hic : pas de WYSIWIG, pas de balises de mise en forme, et pas moyen d'héberger une image. On retrouve la liste des publications de chaque auteur dans sa "colonne", son propre blog en fait, accessible via une URL de la forme pseudo.newsvine.com. Par exemple : onesque.newsvine.com. A l'heure actuelle, les caractères propres au français (comme cette cédille justement) ne sont pas supportés dans les tags.

Chaque utilisateur dispose également d'un historique, qui lui permet de consulter les articles sur lesquels il a voté, commenté, ou choisi de poser une alerte.

Watchlist : comme sur Technorati, on retrouve sur Newsvine la possibilité de créer des alertes personnalisées, sur un thème, un mot-clé (tag), un auteur ou une région. Les actualités sont en effet également ordonnées par zones géographiques. L'utilisateur dispose également d'une foule de flux RSS pour suivre ses sujets de prédilection, et peut créer ses propres tags sur chaque article. Tout ce qu'il faut pour séduire les addict du "Web 2.0".

A terme, Newsvine envisage de rémunérer ses rédacteurs à hauteur de 90 % des revenus générés par les publicités qui feront bientôt leur apparition, que ce soit sur sa page perso ou sur les colonnes principales.

Alors ?

Un modèle tel que celui de Newsvine peut rapidement montrer ses limites, surtout lorsque les rédacteurs seront rémunérés. Ainsi, certains essaieront probablement de truquer les votes pour gonfler artificiellement la popularité de leurs articles, d'autant qu'il n'est pas possible d'émettre un vote négatif. Objectif : faire remonter ses écrits en home, pour grapiller le maximum de trafic et donc, de revenus. Cependant, un comité éditorial est sera vraisemblablement mis en place pour juguler les abus. Ce dernier aura un rôle paradoxal : garant, mais également obstacle à la qualité d'un service dans lequel les utilisateurs sont censés organiser eux-même les contenus. Autre question, Newsvine gardera-t-il le même attrait une fois ses pages ornées de publicités ?

Wikio, qui doit bientôt ouvrir ses portes, semble bâti sur le même concept, à la différence que sur ce dernier, le Wire (infos issues des médias) devrait occuper une place plus importante. Et, surtout, il sera multilingue, ce qui n'est pas le cas de Newsvine et ne devrait pas l'être avant un certain temps.

Pour ceux qui auraient eu le courage d'aller jusqu'ici ou qui auraient envie d'en savoir plus, il me reste quelques invitations. Envoyez-moi un email :)

newsvine, capture de la page d'accueil

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