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Yahoo et MSN ne seront plus les seuls moteurs occidentaux à suivre les contraintes édictées par Pékin pour avoir le droit d'officier en Chine. Google vient en effet d'annoncer qu'il allait céder au gouvernement chinois pour pouvoir lancer la version localisée de son moteur, Google.cn. Les règles ? Ho... trois fois rien : pas de blogs, pas d'email et surtout... pas de liens vers des sites politiquement incorrects.

A la clé : le déploiement de serveurs venant épauler le moteur de recherche sur le territoire chinois, seul moyen de lutter efficacement face à Baidu. Et le lancement, enfin, d'une version localisée de Google, qui jusqu'ici ne proposait aux habitants de l'Empire du Milieu qu'une déclinaison de son portail principal, le .com., souffrant d'un manque de pertinence et de temps de réponse élevés.

"Dans Google.cn, nous allons retirer les liens vers des sites que nous pensons offensants pour le gouvernement chinois, avec la perspective que le gouvernement va ensuite autoriser Google à exploiter des serveurs localisés en Chine", explique un porte-parole de Google.

Autrement dit, l'accès à la Chine passe par la mise en place de filtres, chargés d'évincer des résultats de recherche tous les sites pouvant abriter des contenus jugés répréhensibles par le gouvernement de Pékin. Lesquels sont, à n'en pas douter, nombreux... Une recherche sur les termes "droits de l'homme" amènera donc vers les sites justifiant ou encensant la position du gouvernement chinois, en écartant les sites critiques vis-à-vis de cette dernière. Je vous laisse imaginer le résultat pour "indépendance Taiwan" ou "Tienanmen"...

Chez Google, on s'explique comme on peut : "Si le retrait de résultats de recherches est contraire à la mission de Google, ne pas fournir d'information ... est davantage contraire à notre mission", cite l'AFP. Le moteur ajoute qu'il ne fait que se soumettre aux lois locales, comme il le fait dans les pays occidentaux. Sauf qu'en occident, les lois qui régissent l'information ne sont pas qualifiées de liberticides.

Pour ce qui est des blogs et de la messagerie, "Gmail et Blogger ne seront lancés que lorsque nous penserons pouvoir le faire d'une manière qui garantisse un équilibre entre nos engagements à répondre aux intérêts des utilisateurs, à développer l'accès à l'information et à répondre à l'environnement local," explique la société.

Pour les 111 millions d'internautes chinois, qui rentrent de plain pied dans le commerce en ligne (12,4 milliards de dollars dépensés en 2005), les géants occidentaux sont prêts à faire quelques concessions... D'autant que ces deux chiffres sont promis à un bel essor. De quoi faire rêver, avec la saturation des marchés occidentaux. Les Julien Pain (Reporters sans Frontières) et consorts s'indignent, forcément.

Cyber-dissidents : à vos claviers...

• Google lance une version censurée de son moteur de recherche (RSF)
• Sur google.cn, on n'aime ni le Tibet ni Taïwan (Libé, exemple de requêtes bloquées et bref historique)